La génèse du conflit : pourquoi une Croisade ?

S’il est connu que Jérusalem est un lieu de pèlerinage pour les musulmans et les chrétiens, peu de gens savent qu’il existait, au XIème  siècle, un accord entre les Arabes Abbassides, alors seigneurs de Jérusalem, et les chrétiens. Cet accord permettait aux chrétiens d’entrer à Jérusalem en pèlerinage s’ils s’acquittaient d’une taxe. Les deux communautés pouvaient alors profiter de ce lieu de culte en parfaite harmonie. Hélas ! en 1071, les Turcs Seldjoukides envahirent Jérusalem. Contrairement aux Abbassides, ils interdirent l’accès aux chrétiens, et commencèrent à les persécuter. 
 
Peu de temps après, les Turcs menacèrent les Byzantins, pillant leurs côtes et maltraitant leur peuple. Les Byzantins, puissant Empire chrétien localisé en Grèce actuelle, demandèrent alors l’aide de leurs voisins Occidentaux pour repousser la menace Turc. Ainsi, l’empereur Alexis Comnène sollicite l’appui militaire des pays chrétiens durant le Concile de Plaisance, en 1095. Cette demande, à l’origine purement géopolitique, avait pour seul but la préservation des frontière de l’Empire Byzantin. Mais le Pape Urbain II ne l’entendit pas de cette oreille…
 

D'un conflit géopolitique à un conflit religieux.

Suite au Concile de Plaisance, le Pape Urbain II convoque le clergé Franc et la chevalerie au Concile de Clermont, en 1095. Il s’adresse alors à eux en les exhortant à prendre les armes pour secourir les chrétiens d’Orient, pour reprendre la Terre Sainte aux mains des infidèles et pour se laver de leurs péchés. En effet, le Pape promet le salut de l’âme à quiconque partira en pèlerinage armé pour sauver Jérusalem. 


Ainsi, en 1096, cinq armées partirent pour les Croisades, scandant le célèbre « Deus lo vult ! », ou « Dieu le veux ! ». 
 
La première « armée », connue sous le nom de « Croisade des Gueux », se composait de paysans, de serfs, de fanatiques et de repris de justices. Il y avait là des femmes, des enfants et des vieillards, mus par l’espoir de rédemption et le désir de quitter leurs vies de misères. Ils étaient menés par Pierre l’Ermite, un prêcheur fanatique qui rallia bon nombre d’âmes perdues à la Croisade, et Gauthier Sans Avoir, un noble dépossédé en quête de gloire. Les hordes de gueux partirent de Francie du nord et de Germanie et longèrent le Danube. Ils commirent de nombreuses exactions à l’encontre des Juifs qu’ils rencontrèrent, car ils refusaient de se joindre à la Croisade et furent alors considérés comme ennemis du Christ. De plus, les gueux pillèrent de nombreux villages pour subvenir à leurs besoins, ce qui leur attira les foudres des Hongrois notamment. Finalement, Alexis Comnène, l’Empereur Byzantin, leur fit traverser le Bosphore, leur conseillant d’attendre le reste de la Croisade. Poussés par leur foi, ils n’écoutèrent pas et tentèrent d’envahir Nicée, une forteresse Turc. Ils furent presque tous massacrés par les archers Seldjoukides. 
 
De Francie du Nord, Godefroy de Bouillon conduit ses troupes en longeant le Danube. Raymond de Saint Gilles, comte de Toulouse, et Adhémar de Monteil, légat du Pape, passèrent par la Lombardie, puis la Grèce. Le Prince Normand Bohémond prit la mer depuis la Scissile jusqu’en Grèce. Enfin, Etienne de Blois et Robert de Normandie partirent de France Centrale et traversèrent Rome pour rejoindre la Croisade. Ainsi, ce sont environ 30000 hommes en armes qui arrivent à Constantinople, prêts à mourir pour leur foi, désireux d’en découdre avec les païens. 
 
A suivre …